Comment changer la chaîne de pont d’une motobineuse thermique ?

par Gael
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Homme qui utilise une motobineuse

Un terrain trop sec, ou trop dur, une usure prématurée de la chaine, et c’est la casse ! Pièce essentielle de la transmission, la chaîne du pont d’une motobineuse thermique ou d’un motoculteur peut pourtant rompre et interrompre vos travaux d’entretien de la terre

Rien de bien sorcier pourtant quand il s’agit de la remplacer. C’est essentiellement une question de temps et de méticulosité. Pour des raisons essentiellement économiques, on préfère changer le pont dans son intégralité plutôt que d’avoir recours à des pièces de rechange et de le réparer. Mais pour ceux qui ont le temps, la patience et le goût du bricolage, Swap vous invite à découvrir comment remplacer une chaîne défectueuse.

Mais commençons par le commencement et tout d’abord…

Le pont de transmission de la motobineuse, qu’est-ce que c’est ?

C’est tout simplement l’organe qui va transmettre le mouvement de rotation de l’arbre moteur aux fraises. Et c’est via la chaine que le mouvement est transmis d’un côte (moteur) à l’autre (fraises)

Ce n’est pas la chaîne elle-même qui entraîne les fraises. La chaîne communique le mouvement à un arbre de transmission. On parle alors de transmission primaire. C’est à la sortie de l’arbre qu’on trouve l’objectif du mouvement à transmettre : une boite de vitesse, un jeu de fraises, etc…

On trouve généralement deux chaînes dans le pont : la primaire, qui assure la transmission par chaîne entre l’arbre d’entrée, côté moteur jusqu’à un pignon intermédiaire, et la secondaire qui prend le relai de la transmission du pignon intermédiaire à l’arbre de sortie, côté fraises

C’est la secondaire qui rompt le plus généralement

Comment une chaîne de pont de motobineuse peut casser ?

Prenons l’exemple d’un potager de 100 m², dont la terre est travaillée plusieurs fois par an par du matériel de motoculture. La terre sera alors meuble, souple, et la cassure d’une chaîne proviendra de l’usure du temps, ici, une grosse dizaine d’années

A l’inverse, une terre peu ou pas travaillée, c’est un terrain sec, dur, sur lequel on peut être tenté malheureusement de « forcer » la machine. L’usure sera prématurée, et pourra aller jusqu’à un point de blocage au niveau des fraises ou des couteaux qui conduira alors à la rupture de la chaîne ou de la courroie

D’où l‘importance de travailler régulièrement le sol. L’ameublir pour votre récolte, mais également pour votre motobineuse ou votre motoculteur. Le travail de la terre prolonge la durée de vie de votre outillage

De quoi est constituée une chaîne ?

Les chaînes sont constituées en acier traité, mais il faut comprendre qu’une chaine en elle-même est constituée de plusieurs pièces :

Ensuite, une chaîne est constituée de maillons, des maillons attaches qui relient les rouleaux (dont le rôle est de s’imbriquer entre les dents des pignons) entre eux

En fait, dans le détail, quand on dit qu’une chaîne casse, c’est très souvent un maillon qui a cassé et qui rompt la transmission

Ca ne vous rappelle rien ? Cette chaîne qui claque et qui nous oblige à retourner notre vélo sur le bord de la route ?

Hé oui ! La chaîne de transmission d’un pont de motobineuse c’est pareil qu’une chaîne de vélo. Il n’y a que les dimensions des maillons et des rouleaux qui changent…

Comment procéder au changement de la chaine de sa motobineuse ?

On vérifie déjà que c’est bel et bien la chaîne qui est cassée dans le pont et pas un autre élément de transmission du mouvement moteur à fraises

Pour ça, on contrôle de l’ensemble de transmission primaire

1ere étape : le contrôle de l’ensemble de transmission primaire

La poulie de sortie moteur est-elle bien solidaire de l’arbre sortie moteur ?

La courroie de transmission entre moteur et pont de transmission est-elle toujours fonctionnelle ?

La poulie d’entrée de pont est-elle elle aussi solidaire de son arbre ?

ATTENTION !

On n’oubliera pas non plus de vérifier le tendeur de la courroie. L’embrayage est assuré sur les motobineuses thermiques par une poignée au guidon + câble + galet tendeur qui vient guider la courroie sur les poulies (moteur ou d’entrée de pont).

A l’issue de ce 1er point de contrôle, si on constate que l’ensemble de transmission primaire est fonctionnel, si la transmission du mouvement est parfaitement assurée du moteur vers le pont, c’est que le problème vient forcément de l’intérieur du pont

Il faut alors démonter le pont

2nd étape : l’extraction du pont

Avant de commencer, contextualisons : où se trouve exactement le pont dans une motobineuse ? Très simple : c’est la pièce centrale autour de laquelle est assemblée toute la motobineuse

Dit autrement, on va patiemment démonter plus de 50% des pièces de la machine pour pouvoir accéder, démonter et ouvrir le pont

On a déjà démonté toute la transmission primaire (courroie, tendeur, etc..) il nous reste maintenant à désolidariser totalement le moteur du pont

Ce qui implique de désolidariser le moteur thermique (ou moteur essence) de la motobineuse

Soit : dévisser les vis (en général 4) du moteur, les câbles (starter par exemple) avant déposer le moteur du châssis de la motobineuse

Enfin, on dévisse les fraises (vis ou goupilles)

En cornières ou tubulaires, c’est dans le châssis que le pont est le plus souvent inséré, tenu par deux voire trois vis

Le pont est extrait du châssis ?

On va pouvoir s’attaquer au pont lui-même !

3ème étape : le démontage du pont

A votre tournevis, prêt, dévissez !

C’est qu’il y’en a, des vis, tout autour du pont. Au moins une vingtaine sur tout le pourtour. Sans compter la tige du pignon secondaire qui traverse la structure qu’il faudra également desserrer.

Une fois toutes les vis desserrées, on peut alors s’atteler au pont. Tournevis plat, levier, les deux coques qui forment le pont risquent d’opposer une petite résistance, mais rien de plus normal, elles sont le plus souvent collées au moment du montage avec un joint à pâte qui fait office de colle. On force donc modérément.

On arrive là au cœur de la motobineuse : aux engrenages, pignons et chaines qui transmettent la force du moteur jusqu’aux fraises

Et qu’y trouve-t-on, dans ce cœur ?

Un pignon d’entrée, une 1ère chaîne qui descend sur un pignon secondaire, une seconde chaine qui descend sur l’arbre des fraises.

En tous les cas, la cause de la rupture de transmission se trouve la plupart du temps là : une des chaînes a rompu, les dents du pignon intermédiaire ou de l’arbre de sortie sont émoussées, rongées et qui n’ont plus prises, voire un roulement cassé et des billes tombées qui bloquent le mouvement des pièces,

On peut également les joint spi. On trouve ce type de joints sur les arbres d’entrée (1 joint) et de sortie fraises (2 joints). Ce n’est pas la dégradation même des joints spi qui va entraîner la cassure de la chaîne, mais si le joint n’assure plus l’étanchéité au niveau des arbres, si cette fuite n’est pas colmatée, la terre peut finir par rentrer dans le pont, les roulements finissent par gripper jusqu’au point de rupture

4ème étape : le nettoyage des pièces de motobineuse conservées et réutilisées

En général, voici les pièces qui ne se détériorent pas et qu’on conserve :

Les deux carters

Les arbres d’entrée et de sortie

Les pignons intermédiaires

La chaine primaire

Certains joints…

Le liquide de nettoyage e plus simple et tout aussi efficace que des produits spécialisés reste l’essence SP

Donc matériel nécessaire pour l’opération nettoyage : 2 à 3 litres d’essence, un bac de vidange, un pinceau

On nettoie au pinceau et on sèche les pièces

Une fois sèches, on peut remonter le pont

5ème étape : le remontage du pont

Pour un remontage efficace, on va commencer par les pièces d’un côté uniquement. Et plus précisément, celles qui composent le carter où se trouve l’arbre d’entrée

Les deux carters ne sont pas identiques. Regardez précisément et vous observerez qu’un des deux carters possède 1 trou, l’autre 2

Celui qui ne possède qu’un trou correspond à celui où il n’y a que l’arbre de sortie des fraises

Celui qui possède deux trous à arbre d’entrée + arbre de sortie

C’est de ce dernier carter à 2 trous dont on va d’abord se servir en repositionnant :

  1. L’arbre des fraises ; en changeant joint spi ou roulement si nécessaire dans le carter
  2. L’arbre de sortie dans le carter
  3. La chaîne secondaire en partant de l’arbre de sortie jusqu’au pignon intermédiaire
  4. La chaîne primaire jusqu’à l’arbre d’entrée (vérifier ici aussi joint spi + roulement)
  5. Remettre la poulie
  6. Le carter doit être graisser avec de la graisse mécanique. Entre 250 et 500 grammes.
  7. Une fois généreusement les pièces du carter généreusement graissées, positionner le joint carter

Si le joint carter est type liège ou papier, passer un peu d’huile sur le joint suffira à le faire adhérer au carter et on pourra repositionner la 2nde partie du carter sans que le joint bouge

Si c’est un joint fluide type pâte à joint, il suffit d’étaler la pâte sur tout le pourtour avant de poser l’autre partie du carter dessus

  • On réassemble les deux parties
  • On revisse et on resserre les deux carters pour bien assurer l’étanchéité
  • On repositionne le pont dans le châssis de la motobineuse
  • On remet les fraises pour faire tenir la motobineuse à la verticale
  • On repose le moteur + courroies et câbles
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