Recyclable, biodégradable, compostable…
A l’heure où une conscience environnementale émerge, et encore plus depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, voilà des mots qui prennent une place grandissante dans notre quotidien et qui, pour notre santé et celle de notre planète, deviennent omniprésents.
Il est clair que nous ne pouvons plus nous permettre de consommer comme nous en avons pris l’habitude, et qu’il nous faut également réduire notre quantité de déchets, et même, de trier ces derniers.
Recyclage, compost et biodégradation. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et il est alors utile de comprendre quels processus désignent les produits recyclables, compostables et biodégradables. Peuvent-ils appartenir à plusieurs catégories ou sont-ils nécessairement distincts les uns des autres ?
Petit tour d’horizon offert par swap.
Biodégradable
La notion de biodégradabilité s’applique forcément à la matière organique. Quand la matière organique se décompose, elle émet des molécules (d’eau, de gaz carbonique, de méthane) réutilisables par les plantes et de la biomasse. On dira d’un produit qu’il est biodégradable si sa décomposition n’a aucun effet néfaste sur l’écosystème dans lequel il se dégrade. Les produits biodégradables se décomposent dans les conditions classiques de température, de lumière, d’humidité, d’oxygène. Cette décomposition, ou biodégradation est le fait de l’action de micro-organismes comme les algues, champignons, bactéries… Le facteur temps est également essentiel pour pouvoir qualifier un produit de biodégradable. Une feuille d’arbre n’a pas besoin de plusieurs semaines pour se dégrader. Une bouteille de lait en plastique nécessite 400 ans. Une bouteille en plastique n’est donc pas biodégradable. En règle générale, on dit que la dégradation d’un produit ne doit pas dépasser les 6 mois pour être qualifier de bio. Enfin, aucun produit chimique ne doit intervenir dans ce procédé qui doit rester naturel. Enfin, se pose la question de la quantité ; si un kilo de déjections porcines est facilement biodégradable, qu’en est-il lorsqu’il s’agit des déjections d’une porcherie industrielle ? On touche là la question de la biodégradation, ou non, de matière biodégradable rejetée en trop grande quantité sur une superficie limitée. L’eutrophisation des océans en est le parfait et dramatique exemple : les algues prolifèrent et quand elles meurent, elles sont décomposées par de nombreuses bactéries qui utilisent l’oxygène de l’eau pour respirer ; l’eau est appauvrie en oxygène ce qui menace la survie des autres êtres vivants. Les écosystèmes ont une capacité somme toute limitée à absorber et faire disparaître les produits biodégradables.Qu’est-ce qu’un produit biosourcé ?
Quand on parle de « biosourcé », on s’intéresse uniquement à l’origine des matières premières à partir desquelles on fabrique des produits. De fait, un produit biosourcé n’est donc pas nécessairement biodégradable.Biodégradation et compostage
La biodégradation d’un produit peut être accélérée par le biais du compostage.Compostable
Le terme compostable ne revêt ni le même concept ni la même signification que le terme biodégradable. Est compostable un produit qui nécessite une intervention humaine pour se décomposer. En parallèle, plusieurs conditions doivent être réunies pour obtenir un véritable compost : une température comprise entre 70 à 80 °C et un taux d’humidité d’environ 70 %. Le compost sert à fertiliser le sol du jardin sans avoir recours à des produits chimiques (les célèbres produits phytosanitaires). Il produit en effet un engrais riche en minéraux. On va trouver dans les déchets/produits compostables les « verts » (feuilles mortes, paille, tonte de gazon…), les biodéchets ménagers (restes de repas, épluchures de fruits et légumes…), le fumier, et certains produits issus de la consommation courante qu’on peut composter sans risque comme les filtres remplis de marc de café, les sachets de thé, les rouleaux de papier-toilettes, les allumettes, les coquilles d’œufs, la liste n’est pas exhaustive. On dira néanmoins qu’un produit est compostable si 90% de sa masse sèche initiale peut se dégrader en moins de 3 mois. Néanmoins, notez que, pour qu’un produit soit compostable, il faut que 90% de sa masse sèche initiale puisse se dégrader en moins de 3 mois. N’est donc pas compostable, qui veut. Ensuite, si un déchet compostable est forcément biodégradable, l’inverse n’est pas toujours vrai. (Un produit biodégradable peut par exemple relâcher des substances nocives comme du plomb dans le compost). Le compostage doit remplir des critères tels que la vitesse de désintégration, la taille des particules, bien sûr la qualité du compost obtenu (pas d’écotoxicité et une faible concentration en métaux lourds). La dégradation est souvent plus lente dans les composteurs maison. Ce qui s’explique facilement par des conditions d’humidité, de température qui peuvent varier. Si vous possédez un jardin, vous pouvez tout à fait construire votre propre composteur. Pour résumer, et en s’appuyant sur l’exemple des emballages plastiques qui ont souvent été au cœur des produits dont l’usage posait écologiquement problème, l’emballage compostable se transforme en compost quand l’emballage biodégradable se décompose pour préserver l’environnement.